La Vieille Dame
et la Basilique
Voilà, nous y sommes : nous lançons les Editions Mémoires Encrées ! C’est pour moi une immense joie. Je cherchais ces dernières années « la bonne formule », le bon dispositif qui permettrait à tous ceux le souhaitant de partager des moments marquants de leur vie. En fondant une maison d’édition associative – en famille de surcroît – je nourris donc l’espoir de pouvoir ouvrir de multiples opportunités d’expression et d’échange.
Beaucoup de questions se sont posées et se poseront encore. Quel intérêt, me diriez-vous, y a-t-il à rendre publics nos vécus ? J’ai ici l’intime conviction qu’en choisissant de retracer ensemble nos parcours, en remontant dans les virages, aux points de croisement, nous trouverons sur chaque route de quoi apprendre. Nous trouverons sur chaque route des expériences auxquelles s’identifier ou, à l’inverse, auxquelles se confronter afin de mieux comprendre nos différences, et ainsi évoluer en harmonie.
Avec La Vieille Dame et la Basilique, j’ai essayé de me prêter moi-même à l’exercice. Mais je le confesse, j’ai un peu triché. Car aux faits réels se mêle la fiction.
Ce petit conte redessine l’une de mes visites chez une octogénaire privée de mobilité. Il traduit en poèmes le désarroi de cette femme pendant que Lyon et Fourvière patientent à la fenêtre, dépeint par la métaphore ce jeu de miroir entre deux « corps » dont l’existence ne dépend plus de leurs propres gestes. Alors il incombe aux autres de tendre la main.
La priorité n’était pas là de me livrer en détails; ce temps viendra. Je voulais d’abord expliquer d’une manière originale mon cheminement personnel, puis rappeler combien « rester dans le mouvement » fait vivre. Et présenter, enfin, le partage d’expériences comme un moyen de combattre l’isolement, comme une source possible de réenchantement.